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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 12:00

 

      La renommée de la ferme pilote de Guié commence à s’étendre dans toute la région Centre du Burkina et à faire des émules !

        Ainsi, à quelques  kilomètres au sud d’Ouahigouya, nous avons visité, 26 Janvier  2010, la ferme créée il y a deux ans pour répondre à la demande d’un groupe de villageois de la région de Filly,  qui avait été informés des résultats probants obtenus à la ferme pilote de Guié et avaient demandé à ce qu’on les aide à tenter ce renouveau des pratiques paysannes.

    Pamoussa Sawadogo, né à Guié, qui a passé toute saTravaux à Filly jeunesse dans l’atmosphère et les méthodes de la ferme pilote et qui est donc convaincu du  bien fondé des principes fondamentaux mis en pratique, se lance à son tour dans l’entreprise, avec sa jeune femme. Il ajoute, à ses connaissances pratiques, des études de Pharmacie et de Biologie et, bien sûr, toute sa foi et son jeune enthousiasme.

    Trois cases ont été construites : une pour la famille de Pamoussa et deux pour des personnes de passage, ainsi qu’un hangar pour le bureau administratif et l’entreposage du matériel.

    Au plan organisation, le domaine de Filly regroupe les paysans de dix villages voisins dans une Association (Wemanegre), et un des leurs les représente dans les instances responsables. Cette association fait vivre près de 80 familles. Actuellement 23 ha de terres cultivables sont exploitées, 86 ha supplémentaires sont d’ores et déjà prévus. Des parcelles de même taille sont délimitées par des clôtures et des haies, les protégeant du vent et du soleil (du type bocage). Une pépinière procure les jeunes pousses utilisées pour l’édification de ces haies.  La rotation des cultures est pratiquée : ainsi après le sorgho, le mil et le maïs, deux années de jachère sont observées.

    Nous avons tous été impressionnés par le haut degré de maitrise de la gestion de l’eau :

- qu’elle soit en manque pendant la saison sèche : chaque arbre majeur aura été planté dans un trou de 6m de profondeur et 0,90 m de diamètre, garantie d’un développement 

régulier, mais effort considérable si ce trou est, comme nous l’avons vu, percé dans de la latérite. .. !

- qu’elle soit en excès en période de pluie et que l’inondation menace les cultures. Après une analyse fine du terrain et des besoins en eau, la mise en place de digues, plus ou moins filtrantes et de fossés, permet de réguler le débit, de stocker l’excédent ou dévoyer le trop plein vers des zones plus lointaines et/ou moins arrosées.

 

    Tout cet énorme travail d’aménagement du sol a montré, de façon éclatante, sur une parcelle expérimentale que l’on pouvait maintenir une culture toute l’année et notamment pendant la période sèche. Ce résultat immédiatement visible a été déterminant pour convaincre les villages voisins et les rallier à l’Association.

 

    La force de conviction et l’énergie de Pamoussa Sawadogo sont étonnantes et les premiers résultats obtenus sur le terrain laissent penser qu’il est sur le bon chemin ; d’ailleurs, nous avons entendu parler  d’une autre expérience de ce type de ferme pilote à Goema, dans l’ouest du Burkina. La ferme pilote de Guié étend son influence, et fait reverdir le Sahel !


Travaux à Filly
par UNISAHEL

 

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